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Le grand tour a longtemps été une tradition de la grande noblesse européenne. Envoyer ses fils découvrir la culture classique et l’Antiquité romaine (et un peu de la Suisse et de la Grèce) devait en faire de parfaits gentlemen et leur faire découvrir « la vie », avec l’étape de déniaisage à Venise et les rencontres des autres grand toureurs pendant le voyage pour se créer un réseau européen, et dont ont profité, entre autres, Lord Byron et Goethe. Les moins chanceux (ou les plus, c’est selon) étaient chaperonnés de près, pour éviter de choper une maladie vénérienne.

Giuliano Ferrari reprend le principe du Grand Tour pour nous montrer une Italie à la contemporanéité toujours solidement ancrée dans l’art de l’Antiquité. Un voyage romantique au smartphone, aux quatre coins du pays et de son passé.





Quand j’ai visité son site, beaucoup des images étaient délicieusement et accidentellement glitchées, ajoutant une dimension assez émouvante de la perception de l’identité italienne, dans un va et vient entre la transparence et l’opacité, la fluidité et la rigidité.

Apparaissait alors aussi la plasticité de la perception d’une oeuvre, en ajoutant mon regard, et donc mon interprétation, à son travail. Giuliano a accepté de jouer le jeu et a ouvert ses images à leur virtualité et à ma subjectivité. Ce portfolio est construit avec mes choix d’images glitchées et ses choix d’images originelles, redonnant tout son sens au terme de « revisiter ». Que ce soit en nombre de kilomètres ou de pixels, le grand tour tourne toujours.





Toutes les images, « Grand Tour », © Giuliano Ferrari. Découvrez son travail sur son site Internet : giulianoferrari.it