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Après des années de collaboration artistique et la naissance de son premier enfant, Amélie Chassary a senti le besoin de se reconnecter. Se reconnecter à soi-même, d’abord, en revenant à un travail personnel et avant tout individuel, se reconnecter au monde, en dirigeant ses recherches de son coeur vers l’extérieur. Reconnecter jusque dans la construction de son editing, en choisissant de travailler en diptyques pour souligner les liens de l’être à l’univers. Un encapsulage formel de gammes d’harmonies universelles, un pause plastique dans le chaos.





Amélie compose, et surtout repose : ses images étendent le regard, et le délassent, illustrant un aspect du repos. Leur répétition, le timing de leur réalisation dans le parcours de vie de leur auteure, font écho à un autre sens de reposer : poser à nouveau ce qu’on a soulevé. C’est, finalement, un constat vieux comme Platon et le macrocosme indissociable du microcosme. Un constat organique et vieux comme le monde qu’il faut expérimenter à l’échelle individuelle pour le comprendre, quand le corps et le temps ont fait leur oeuvre.






« C’est une certaine vision de ma féminité sous un œil délicat et poétique qui invite aux rêves, à l’amour et l’éternel. On retrouve régulièrement la métaphore de la fleur et de sa brève beauté pour exprimer le temps qui passe, celle de la femme comme reflet d’une divinité, la graine comme protection de l’embryon et cycle de la vie, le sein, le sexe féminin, la sensibilité masculine, l’or comme pureté absolue, les courbes et les lignes d’un paysage, le drap simplement froissé où les corps se sont pénétrés, un vase en opaline à l’aspect blanc laiteux et aux reflets irisés qui attend l’unique et la seule fleur qui viendra orner la vie, l’éclosion. Je parle de la fécondité qui se veut en harmonie parfaite avec la nature. Parfois une lumière mystérieuse se suggère pour rappeler la fragilité des êtres et des choses. Chaque paysage photographié a sa dimension émotionnelle. Il est soit végétal, intemporel, représentant des lieux que je connais bien. Une correspondance s’établit entre les différents paysages et les parties des corps dévoilés. »


































Toutes les images, « Corps/Nature », © Amélie Chassary. Découvrez son travail sur son site Internet : ameliechassary.com