SHARE

Anecdote. J’avais 13 ans en 1999. J’incarnais alors Kay’l, un policier-enquêteur dans le quartier d’Anekbah et je n’avais aucune idée de qui était David Bowie, à part qu’il était majoritairement écouté par des vieux.

Tout ce que je savais, c’est que j’étais en train de vivre l’une de mes meilleures expériences vidéo-ludiques avec Omikron : The Nomad Soul, développé par le studio français de jeu-vidéo Quantic Dream. J’étais alors propulsé dans un univers de science fiction, au terme d’une première scène mémorable, dans laquelle Kay’l me demandait à moi, joueur de 13 ans, de l’incarner et de continuer d’enquêter à sa place sur un meurtre.

Quand l’enquête a commencé, j’ai pu explorer les rues de la ville, une liberté rare dans les jeux de l’époque. Un peu perdu, j’ai fini par entrer dans une sorte de club du futur. Il n’a fallu qu’un instant pour que la caméra reprenne le contrôle du jeu, et me fasse assister à mon premier concert de David Bowie :





C’était le morceau « Survive ». Ça ne m’a pas vraiment plu. Je me serai attendu à n’importe quelle performance techno ou indus de l’époque, pas à un vieux morceau un peu rock. Au final, comme beaucoup de gens, j’ai été bien plus sensible aux « classiques » de Bowie, et j’ai pu me rendre compte par la suite que ce morceau n’était peut être pas le plus représentatif de sa carrière.

Mais ça ne s’arrête pas là.

Plus tard dans le jeu, je l’ai à nouveau rencontré, en tant que Boz, une sorte d’intelligence artificielle qui m’a poussé à libérer Omikron. Prenant le rôle d’un narrateur omniscient, il dévoile une grande partie de l’intrigue, guide le joueur et interprète ainsi un rôle clé dans l’un des meilleurs scénar de jeu-vidéo de cette époque. Voici les extraits de ses apparitions [SPOILER] :



Petite anecdote, c’est vraiment son visage, animé par de la motion-capture.

Pourquoi je vous raconte tout ça alors ? Certes, j’ai découvert cet artiste alors qu’il était dans une période éloignée de son âge d’or, au travers d’un titre que je n’ai pas trouvé si transcendant que ça. Mais, avec du recul, il faut reconnaître qu’il y avait une grande partie de l’univers de Bowie dans cette expérience : musique, performance et incarnation d’une nouvelle identité. C’est peut-être anecdotique, mais ça en dit long sur l’impact qu’a pu avoir l’artiste, même sur moi.

Et puis c’est une coïncidence qui m’a fait sourire. Le premier titre qui m’est venu à l’esprit lorsque j’ai appris sa mort, c’était « Survive ».


Je vous invite vraiment a essayer The Nomad Soul, qui est un très bon jeu et que vous pouvez trouver sur Steam pour pas cher. Je l’ai volontairement peu présenté pour ne pas vous gâcher l’expérience – et puis ce n’était pas le sujet.

Update : Le Monde a sorti un article qui vous permet d’en savoir un peu plus sur cette collaboration : Quand David Bowie était la star d’un jeu vidéo