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EXPO | Guido Guidi à la fondation Henri Cartier-Bresson

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A la fondation Henri Cartier-Bresson, dans le 14e arrondissement de Paris, se tient jusqu’au 27 avril « Veramente », de Guido Guidi. L’exposition retrace 40 ans de carrière de cette figure majeure de la photographie contemporaine italienne, dont l’œuvre explore le territoire urbain.

Note de la rédaction : ★★★☆☆

 

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Le photographe

Guido Guidi a d’abord eu le goût de l’architecture, et sa pratique est intimement liée à ses premières années d’études dans ce domaine. Né en 1941 à Cesena, dans le nord-est de l’Italie, il se consacre à la photographie à partir des années 1960. S’il réalise d’abord des expérimentations en noir et blanc influencées par le néo-réalisme italien et l’art conceptuel, il commence à travailler à la chambre et en couleur sur la notion de territoire dans les années 1970. Les espaces qui captent son attention sont ceux qu’on ne regarde pas, les non-lieux, situés à la périphérie des villes, où rien de remarquable ne se passe. Pour lui, ces zones peuvent être abordées sans préjugés, puisque l’on y perd ses repères culturels, et permettent d’ouvrir le regard. D’abord concentré sur sa région natale, il s’en éloigne ensuite et réalise des travaux sur le long terme : « In Between Cities » est le voyage entrepris, entre 1993 et 1996 avec l’architecte Marco Venturi, entre Saint-Petersbourg et Finisterra, en Espagne, le long d’un ancien parcours de pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle. Outre le paysage, Guido Guidi s’intéresse aussi à la notion de temps associé à l’architecture, qu’il traduit par des séries d’images d’un même lieu à différents moments de la journée (« Preganziol » 1983) ou sur plusieurs années (« Tomba Brion », 1970-1978). Guido Guidi enseigne à l’Académie des Beaux-Arts de Ravenne et à l’Institut universitaire d’architecture de Venise.

 

L’exposition

C’est toujours un plaisir de se rendre à la fondation HCB, installée dans une belle maison nichée dans une impasse du 14e. Les expositions temporaires, réparties sur 2 étages, y sont de qualité et celle-ci ne déroge pas à la règle. Commissariée par Agnès Sire, « Veramente » rassemble 128 tirages. Une exposition dense, donc, qui propose au visiteur un parcours chronologique : au 1er étage, les photographies réalisées entre 1967 et 1996, au 2e, celles des années 2000. Mais à l’intérieur de ces grandes périodes, l’accrochage n’hésite pas à bousculer les années pour mettre en exergue les résonances entre les images et enrichir notre lecture de l’œuvre du photographe italien.
La première partie de l’exposition rassemble donc les travaux en noir et blanc, dont un étonnant triptyque d’un homme surpris par le photographe en train de lire son journal et réagissant à l’intrusion de l’appareil en se dissimulant derrière ses pages. Une belle introduction : la séquence parle de la tentative d’appropriation d’un espace par le photographe, de son arbitraire et de celui du sujet photographié.
On peut y voir le fil rouge de la pratique de Guidi Guidi. Questionnant plus qu’il n’explique, il dessine une vision à la fois précise et ouverte de l’environnement urbain. De son premier projet, « Facciata », où il photographie, inspiré par Walker Evans, les façades de sa ville natale, aux images issues de sa monographie « A New Map of Italy », publiée en 2011, en passant par ses « études » d’un lieu à différents moments du jour, Guido Guidi privilégie l’épure au discours. Il exclue le spectaculaire au profit d’une réflexion sur les transformations des villes, sur la lumière qui rythme le temps, sur le banal.
En conclusion, « Veramente » est une belle exposition, qui ne s’adresse pas pour autant à un public large : l’œuvre de Guido Guidi reste complexe en dépit de l’apparente simplicité des images.

 

Le bilan

Vos raisons d’y aller

– C’est la première grande exposition en France de Guido Guidi, mal connu en dehors de l’Italie, et c’est l’occasion de voir un ensemble représentatif de son travail.
– Vous vous intéressez au traitement photographique du territoire urbain.

Vos raisons de vous en passer

– La photographie de l’ordinaire, de non-lieux vous ennuie.
– Vous recherchez une exposition « incontournable ».

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« Veramente », de Guido Guidi,
à la Fondation Henri Cartier-Bresson, 2, impasse Lebouis, 75014 Paris.
Jusqu’au 27 avril 2014.

Horaires
Du mardi au dimanche de 13 h à 18 h 30, le samedi de 11 h à 18 h 45.
Nocturne gratuite le mercredi de 18 h 30 à 20 h 30.

Tarifs
Plein tarif : 7 € ; tarif réduit : 4 € (demandeurs d’emploi, moins de 26 ans, plus de 60 ans).

Site internet : henricartierbresson.org

Catalogue
« Veramente », de Guido Guidi, introduction d’Agnès Sire, essai de Marta Dahò.
Editions Mack, 39 €.
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Guido Guidi, Fosso Ghiaia, Italie, 1971

Guido Guidi, Fosso Ghiaia, Italie, 1971

Guido Guidi, Puente la Reina, Espagne, 08.1995

Guido Guidi, Puente la Reina, Espagne, 08.1995

Guido Guidi, Elblag, Pologne, 08.1994

Guido Guidi, Elblag, Pologne, 08.1994

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Guido Guidi, Cesena, Italie, 1967

Guido Guidi, Cesena, Italie, 1967 (1re image du triptyque ouvrant l’exposition).

Guido Guidi, Silvia, Cesena, Italie, 28.10.2002

Guido Guidi, Silvia, Cesena, Italie, 28.10.2002

Guido Guidi, Atri, Italie, 05.2003

Guido Guidi, Atri, Italie, 05.2003

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