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À l’autre bout du monde, le Delhi Photo Festival

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Myriam Meloni - Important things are said softly, Delhi Photo Festival

Aujourd’hui s’achève la 2e édition du Delhi Photo Festival, après trois semaines d’expositions, de projections, de rencontres avec des artistes et de workshops. Le thème de cette année était « Grace », la grâce, en hommage au photographe indien Prabuddha Dasgupta, décédé en 2012. Née en 2011, la manifestation comble ce qui était un manque évident dans la scène culturelle indienne : un festival international de photographie.

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La grâce

« Je souhaite avoir une longue suite d’images, reliées les unes aux autres par la grâce, parce que la grâce est ce mot non définissable, non rationnel et non linéaire que je cherche… », avait dit le photographe indien Prabuddha Dagupta à l’occasion du festival photographique qui venait tout juste de naître en Inde, à New Delhi. Décédé en août 2012, il était l’un des plus fervents supporteurs de cette initiative. La 2e édition, qui s’achève aujourd’hui, lui rend hommage en rassemblant une partie de ses expositions sous le thème de la grâce.
Le Delhi Photo Festival a vu le jour grâce à deux entités : la Nazar Foundation, une association visant à rassembler les acteurs de la photographie contemporaine en Inde, et l’Indian Habitat Centre, actif centre culturel situé dans la partie sud de la ville. Leur ambition : « Amener la photographie, véritable forme d’art démocratique, dans l’espace public, pour une sensibilisation aux arts visuels et pour favoriser le dialogue entre professionnels et passionnés. » Le constat était le suivant : la photographie d’une part connaît, depuis plusieurs années, une démocratisation avec l’apparition d’appareils abordables et des téléphones portables, d’autre part voit ses pratiques de diversifier. Le temps était venu de proposer aux professionnels une occasion de se rencontrer, d’échanger et de partager. Avec l’ambition d’en faire un événement de niveau international, ils ont souhaité privilégier la qualité et la gratuité, pour pouvoir y accueillir le plus grand nombre. La 1re édition, qui eut lieu du 15 au 28 octobre 2011, fut un succès.

Une programmation en trois types d’expositions

Le 4 mars 2013, le DPF lançait son appel à candidatures pour sa 2e édition, à l’intention des photographes, mais aussi des commissaires d’exposition, des galeries et des projets collectifs. A la clôture, fin avril, le nombre de projets reçus s’élevait à 2 349, en provenance de 90 pays ! A l’arrivée, l’édition 2013 présente les travaux de plus de 100 artistes, répartis en trois catégories : « Print », montrées à l’extérieur et à l’intérieur de l’Indian Habitat Centre, « Digital », présentées sous forme de projections et diaporamas, et, nouveauté cette année, les galeries partenaires.
Côté programmation, le thème « Grace » ne concerne que les expositions « Print », qui rassemblent plus de 50 photographes, d’Inde et d’Asie du Sud-Est, bien sûr, mais aussi de France (Sacha Goldberger ), d’Australie (Tamara Dean), de Hongrie (Tamas Deszo)… Volontairement large et laissé à la libre interprétation de chacun, le thème de la grâce a permis de se faire côtoyer des travaux très différents. À côté du sujet de l’Italienne Myriam Meloni, qui aborde les familles monoparentales avec délicatesse et tact, figure celui de la Vietnamienne Maika Elan sur l’homosexualité, le voyage intime dans Bombay de l’Indienne Natasha Hemrajani, la « distance proche » entre femmes de différentes classes sociales de la Bangladaise Jannatul Maya ou encore les formats carré en noir et blanc de l’Indien Rajiv Kumar sur un lieu de pélerinage du sud de l’Inde, à la confluence de deux mers.
Parmi les projections et diaporamas, citons le magnifique travail du jeune photographe indien Arko Datto sur le Cambodge et celui, un brin nostalgique, d’Aparna Jayakumar sur la disparition, à Bombay, des taxis Padmini.
Invitées, pour la première fois, à proposer des artistes, une vingtaine de galeries, indiennes ou dépendant d’institutions étrangères (Institut culturel italien, Institut français en Inde, Fondation japonaise…) participent à cette édition. On y retrouve les acteurs majeurs de la scène photographique contemporaine en Inde : les galeries Tasveer , Nature morte, Photoink, le magazine Pix, la National Gallery of Modern Art. La galerie Romain Rolland, de l’Alliance française de Delhi, présentait le travail de Fabien Charuau, photographe d’origine française vivant à Bombay depuis de nombreuses années.

Rencontres, workshops

Parallèlement à cette programmation soigneusement et judicieusement élaborée, qui impressionne par sa variété, la présence de nouveaux talents et sa qualité, le festival propose des rencontres avec les photographes et des workshops, payants ou gratuits : « Fabriquer un livre », « Explorer les débuts de la photographie dans le sud-est asiatique », « Lumière, ombres et formes », Magnum… Une exposition sur l’auto-édition, des lectures de portfolio, des conférences… Bref, une pléiade d’événements pour encourager les échanges, le dialogue, la rencontre, dans un pays où la photographie autre que celle de la presse ou de la publicité est encore mal diffusée et mal connue, et où les photographes eux-mêmes se retrouvent assez isolés dans leur pratique.
Alors, prêt à faire le voyage pour l’édition 2015 ? Nous, à OAI13, oui !

Myriam Meloni - Important things are said softly, Delhi Photo Festival

Myriam Meloni – Important things are said softly

Aparna Jayakumar- Good Bye Padmini

Aparna Jayakumar- Good Bye Padmini

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En savoir plus sur le Delhi Photo Festival

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  • La manifestation, biennale, est née en 2011.
  • L’édition 2013 a eu lieu du 27 septembre au 11 octobre.
  • Plus de 100 expositions.
  • 16 workshops.
  • Sélection sur appel à candidature.
  • Entrée gratuite.
  • www.delhiphotofestival.com

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Fabien Charuau - Ways of the Road, Delhi Photo Festival

Fabien Charuau, Ways of the road

Tamas Deszo - Carpet Sellers (Pojorata, North Romania, 2012)

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Arko Datto - The River

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