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Sexy Sotchi : les débats autour du calendrier des athlètes féminins russes

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Quelques jours avant l’ouverture des Jeux olympiques de Sotchi, la délégation russe a publié les photos sexy de son calendrier, créant immédiatement une polémique sur Internet. Souhaitant pourtant casser le cliché de la femme sportive trop musclée, les clichés dénudés des athlètes russes réveillent néanmoins les féminismes aux quatre coins du monde.

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Le calendrier sexy « pour donner une autre image »

La délégation russe a réalisé à l’occasion des Jeux olympiques 2014 de Sotchi un calendrier sexy de ses athlètes féminines russes. L’objectif annoncé ? « Défier le stéréotype qui consiste à dire que les femmes, dans le sport, sont des tas de muscles aux formes masculines. » La patineuse Tatiana Borodulina, la skieuse Ekaterina Stolyarova, les joueuses de curling Ekaterina Galkina et Alexandra Saitova et la gardienne de hockey Anna Prugova se prêtent au jeu et se font photographier dans des tenues largement transparentes, tétons apparents, en sous-vêtements, talons aiguilles et crosse de hockey en main.

Photos extraites du calendrier sportif de la délégation russe

 

Féminisme ou communication mal placée ?

Pourquoi relever cet exemple parmi tant d’autres ? Dénoncer des clichés sur les athlètes féminins est une cause noble, oui, mais pourquoi utiliser le style de la photographie sexy ? Dans le cadre du calendrier sportif, la photographie sexy est quasiment incontournable : il y en a dans tous les pays, pour tous les sports. La délégation russe justifie son calendrier par la défense d’une cause : casser les clichés sur les athlètes féminines qu’on dit souvent masculines à cause de leur musculature. Pourtant, dans tous les articles en français qui parlent de ce calendrier, l’introduction est quasiment la même : « Sotchi, ce n’est pas qu’un financement mirobolant, des soupçons de corruption, des dégâts écologiques considérables, un tremplin de saut à ski sous la menace permanente d’un glissement de terrain et une législation sanctionnant lourdement la notion abstraite de “propagande homosexuelle”. Non. Les Jeux olympiques du bodybuildé Vladimir Poutine, qui se dérouleront du vendredi 7 au dimanche 23 février, sont également ceux des plastiques de rêve à en croire la délégation hôte. » (TerraFemina). Voilà les quelques lignes qui introduisent la majorité des articles web diffusant ces photos. Alors quel est le rôle exactement de ce calendrier ? Casser des clichés ? Ou détourner l’attention en donnant une image plus réjouissante ?

Photos extraites du calendrier sportif de la délégation russe

D’abord publiées sur le site adme.ru, les photographies sont accompagnées d’un court texte : « Nous soutenons sincèrement notre équipe et nous croyons dans le fait que ses atouts ne sont pas uniquement sportifs. » Leur diffusion virale sur Internet provoque vite un flot d’articles louant ou dénonçant l’initiative. Le Daily Life dénonce la marchandisation des corps et le machisme de ce calendrier. « J’entends les arguments qui nous expliquent que ce genre de pose dénudée apporte un focus au sport féminin et un nouveau public. Mais est-ce le bon public cible qui apprécie ce genre de photos ? (…) Les athlètes féminines subissent la pression du résultat sportif mais aussi celle qui leur demande d’être sexy et séduisante dans un registre tout à fait artificiel », explique la journaliste Rachael Oakes-Ash. Louise Peacock, journaliste pour le Telegraph qui défend les athlètes photographiées en faisant valoir leur droit à montrer leur féminité. Qui a raison ? Les deux parties se défendent totalement. Ce calendrier surfe clairement sur un double discours : oui, les femmes sportives peuvent être sexy… et qu’est-ce qu’on aime les voir en sous-vêtements ! Finalement, ce ne sont pas les images en tant que telles qui dérangent, mais plutôt le discours qui l’accompagne. Le fait de vouloir promouvoir les atouts d’une équipe sportive en montrant ses éléments féminins dénudés classe sans aucun doute cette campagne visuelle dans la catégorie machiste.

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