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Gianluca Gamberini | Off 2013

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Des petites affiches guident les pas du festivalier dans tout le centre d’Arles, qui aurait tout intérêt à les suivre : les grands tirages de Tokyo-Ga, de Gianluca Gamberini, ont trouvé leur écrin dans un hôtel particulier de la rue des Arènes. Des façades d’immeuble, à première vue. Mais en y regardant de plus près, on distingue entre les maisons un étroit interstice… C’est le sujet de cette belle exposition.

Entre deux murs

Le projet a longuement mûri dans son esprit. Dès son premier voyage au Japon, le photographe italien Gianluca Gamberini avait repéré ces espaces qui, à Tokyo, séparent les immeubles pour des raisons antisismiques. Il a concentré ses prises de vue dans un quartier central à la forte pression immobilière, où ces interstices deviennent minuscules et si infimes qu’il les qualifie de métaphysiques. D’abord équipé d’un Hasselblad, il a commencé à photographier. Mais c’est finalement à la chambre, pour ne rien laisser perdre des détails de ces portraits urbains, qu’il a décidé de réaliser ce travail, au cours d’une résidence dans la capitale et après s’être abondamment documenté sur la société et l’architecture japonaises.



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© Gianluca Gamberini


Des vides et des pleins

« Tout était déjà là, dans mon œil et dans mon mental, je n’avais plus qu’à les laisser faire », explique Gianluca Gamberini. Ces interstices qui l’ont happé sont aussi un prétexte pour connecter les deux façades qui l’encadrent : pour le photographe, elles sont la métaphore des rapports sociaux au Japon. Et si les Tokyoïtes en sont absents, ces images dessinent leur portrait et les dynamiques qui les animent, sous le strict protocole des rapports sociaux. Deux façades et un interstice, ou la dualité entre le privé et le public, le public et l’intime, le caché et le visible, la présence et l’absence. Et pour Gianluca Gamberini, ces oppositions prennent une dimension poétique, subtile et délicate.

De Cinecitta au Japon

Gianluca Gamberini travaille dans la continuité. Sa précédente série sur Cinecitta, à Rome, traitait déjà d’architecture avec une portée abstraite et réflexive. Adolescent, il avait hésité entre l’architecture et l’image. Après des études de cinéma, il a suivi une formation en photographie à Paris. Aujourd’hui, il rejoint ces deux centres d’intérêt. Son prochain projet portera sur Rome et ses strates en hauteur. Gianluca Gamberini a autopublié deux très beaux ouvrages, Cinecitta et Tokyo-Ga, tirés à 150 exemplaires.

 

Tokyo-Ga.
Galerie 26, 26, rue des Arènes, Arles.
Jusqu’au 14 juillet, 10h30-13h et 14h-19h30.

www.gianlucagamberini.com

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© Gianluca Gamberini