C’est indéniable, les nouvelles technologies numériques ont complètement changé nos pratiques photographiques et le regard qu’on leur porte. Sures Kumar, jeune étudiant londonien, a voulu résoudre les problèmes de droit à l’image sur Internet en créant un système utopique d’échange autour de la photographie.
Sures Kumar étudie le design interactif à la Royal College of Arts. Il se présente comme un chercheur en design, testant des nouvelles possibilités d’interaction entre les hommes et les nouvelles technologies.
Il a publié récemment sur son site internet un nouveau travail intitulé Pixel Currency. « Le projet est parti d’une réflexion sur la question de la vie privée et des photos dans les espaces publics », raconte l’artiste. Nombreux sont les particuliers à s’être plaint d’apparaître sur des photos prises en ville et postées sur Internet. Pour résoudre ce problème, Sures Kumar a imaginé un système où en fonction du nombre de pixels qu’occupe notre tête dans les photos utilisées, on percevrait des centimes de droits.
Pixel Currency : comment ça marcherait ?
Pour cela, il faudrait que tous les appareils photos soient reliés entre eux et qu’ils soient tous doté de la technologie de reconnaissance faciale. Chaque être humain pourrait, comme sur un réseau social, définir ses propres réglages de confidentialité, en fonction desquels il est automatiquement flouté ou pas sur les clichés sur lesquels il apparaît.
Le tarif perçu en cas d’apparition nette sur une photo serait fixé en fonction de l’intention du photographe, de la popularité de la personne et de sa position dans le cadre. Par exemple, si la personne en question pose en face du photographe, il est évident qu’elle ne tire aucun bénéfice de cette exposition puisqu’elle est consentante. Mais le passant derrière elle pourra lui récupérer 15 cents de dédommagement. Plus le sujet est loin, plus son dédommagement est faible.
Si celui qui capture l’image n’a pas les moyens pour payer ces droits, il peut intégrer dans sa photo des panneaux publicitaires, ce qui lui permet de toucher une rémunération des marques pour cette intégration de leur image dans sa photo.
Et dans la réalité, c’est possible ?
Sures Kumar n’est pas tout à fait sûr du modèle économique à établir autour de ce système, mais il est certain de la justesse de son questionnement. Il nous explique : « L’idée de Pixel Currency est techniquement plausible. Je ne pas vois de raison à ce que ce moyen d’échange n’apparaisse pas. Puisque l’être humain trouve toujours une façon de tout monétiser, de telles évolutions sont inévitables dans notre société actuelle. »
Bon, tout ceci exposé, pourquoi on vous parle de ce projet ? C’est la première proposition concrète que l’on voit émerger sur Internet pour répondre aux problèmes de droit à l’image. Sures Kumar en est venu à cette idée en s’inspirant du système de reconnaissance faciale de Facebook. Les pratiques photographiques qu’il prend en compte dans ce projet sont uniquement tirées de notre utilisation des réseaux sociaux et smartphones, et non de projets artistiques. Dans Pixel Currency, il n’est aucunement question de gagner de l’argent, mais plutôt de créer un juste équilibre autour du droit à la confidentialité de nos faits et gestes.
Pixel Currency est un projet qui soulève des problématiques plus importantes que la simple photographie. Il interroge notre véritable possibilité d’avoir une vie privée et nous fait prendre conscience de l’impact des réseaux sociaux sur l’utilisation de l’image.
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