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Cela fait bientôt trois étés que Jean-Marc Balsière est plongé dans les méduses. Jusqu’au cou. En ce moment, il est en Sicile, où c’est la période de reproduction, les méduses affamées vont doubler voire tripler de volume. Là-bas, il peut trouver trois ou quatre espèces différentes dans 10 m3 d’eau. D’ailleurs, les Siciliens ont Méduse comme emblème. Elle est dessinée sur les murs, tatouée sur les bras.

Toutes les images, © Jean-Marc Balsière / Hans Lucas





Méduse, c’est une Gorgone – créature fantastique dans la mythologie grecque, la seule qui était mortelle mais dont le regard pétrifiait, et que Persée a tuée en la regardant dans le reflet de son bouclier. Méduse, c’est un problème qu’il faut regarder en face, malgré les risques. Jean-Marc l’a rencontrée par l’intermédiaire de Pierre Mollo, biologiste et chercheur spécialiste de la vie marine, dont il a bu les paroles et lu tous les livres, jusqu’à tomber amoureux de la bête. Les méduses prolifèrent, à cause de la surpêche des thons (entre autres) et de la pollution chimique, que ce soit les rejets non traités ou les pollutions plastiques. À cause de l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère, qui acidifie les océans. À cause du réchauffement climatique, car la hausse des températures des eaux favorise la reproduction des méduses.

À cause de nous. Sans prédateurs, elles envahissent le monde, et ce monstre que nous avons créé, nous allons bientôt être obligés de le consommer. Dans les filets de pêche, les plastiques et les méduses remplacent le poisson.








Ce travail, Jean-Marc l’a commencé dans le Bosphore, et le mène tout autour de la Méditerranée, entre photos de plongée, ruelles ensoleillées, musées d’archéologie et petites ruelles. Qu’elle soit gélatineuse ou de mosaïque, bien vivante ou mythologique, la méduse est déjà partout et il va la suivre aux quatre coins du monde. Son projet infini multiplie les chapitres et les sujets, car tout est lié : le corail, né du sang de Pégase, le cheval ailé de Persée qui vainquit la Méduse, et les tortues, qui les croquent sans sel.









































Découvrez les autres travaux de Jean-Marc Balsière sur son site Internet : jean-marc-balsiere.com