Comment une errance peut-elle être source d’inspiration pour un photographe ? Depardon a écrit un bouquin sur ce sujet, Plossu en a fait sa marque de fabrique et beaucoup se laissent séduire par ce moment de divagation créatrice. Guillaume Ducreux est de ceux-là.
Par cette série « Black Sunflowers », ce photographe lyonnais nous présente une recherche personnelle. Ces Polaroids uniques sont pour lui des récompenses. Après des séances où la création d’image est encadrée, réfléchie et rémunératrice, il s’accorde ce droit à l’image libre. Tel un sas de décompression, il aime capter, sans but précis, les paysages qui défilent devant lui. Une perdition salvatrice, en quelque sorte.
Tous ces clichés ont été réalisés lors de ses déplacements professionnels sur l’axe Ardèche-Belgique. Il aime s’y perde pour capter, au Polaroid, la poésie du paysage ambiant. Il affectionne les (possibles) imperfections du processus instantané, véritables traces émotionnelles. Par cet acte unique, il fixe l’esprit du voyage. Son œil d’auteur-reporter s’arrête sur un détail, un paysage, une composition ou une rencontre. De véritables pauses créatives…
Depuis plus d’un an, Guillaume Ducreux accumule des images isolées, vierges de détermination. Laissant parler les émotions, une cohérence se découvre et la série prend forme. Son titre « Black Sunflowers » est le reflet de ce subtil équilibre entre la beauté paysanne et l’obscurité mélancolique. Il nous y invite à amadouer ses flâneries visuelles.
En savoir plus sur Guillaume Ducreux
- 1979 : naissance
- 1998 : commence la photo en autodidacte
- 2011 : co-fonde le collectif C2X
- 2012 : devient photographe professionnel
- Avril 2014 : première exposition de la série à Lyon à la galerie l’abat-jour dans le cadre du festival Expolaroïd
- Site internet : http://irisetchimere.4ormat.com
