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Le quotidien n’est pas banal. Souvent, on l’assimile au machinal (ce à quoi on ne pense plus à force d’habitude). Pour Gaël Bonnefon, ce rapport à l’immédiat tient plutôt du pulsionnel et de l’instinctif. Avec son projet Elegy for the mundane, ce photographe toulousain nous happe dans une fiction photographique qui trouve sa source dans un quotidien altéré par des jeux de lumières intenses et vacillantes.



sans titre - elegy for the mundane

« Elegy for the mundane constitue un ensemble poétique, une forme de vision du quotidien très personnelle, obsédée par les lumières intenses et déclinantes et par une représentation altérée du réel. »


Gaël Bonnefon est diplômé de l’École des Beaux-Arts de Toulouse. Depuis 2007, il construit About decline, une œuvre photographique en plusieurs actes.

Elegy for the mundane est l’un de ces actes. Il se tisse comme un poème visuel au rythme haletant, sans commencement ni fin.



sans titre - elegy for the mundane

Bref échange avec l’artiste :

OAI13 : Comment est né ce travail ?

Gaël Bonnefon : Elegy for the mundane a émergé au fil du temps sans que rien ne soit initialement déterminé. Au fur et à mesure, les images ont fini par constituer un ensemble poétique, une forme de vision du quotidien très personnelle, obsédée par les lumières intenses et déclinantes et par une représentation altérée du réel.



sans titre - elegy for the mundane


Où ont été prises ces images ?

Peu d’indices laissent deviner où et quand elles ont été réalisées. Au fond, le lieu n’a pas vraiment d’importance. Ces images sont plutôt des paysages mentaux qui correspondent plus à des sentiments qu’à des situations géographiques.



sans titre - elegy for the mundane


Cette série prend la forme d’une élégie. Pourquoi ? Qu’est-ce qui vous intéresse dans le quotidien ?

L’approche poétique laisse plusieurs sens de lecture aux images et donne de la force à la banalité. Le quotidien m’interpelle car c’est une notion à laquelle on peut s’identifier. Mais seule sa représentation au travers d’une vision tragique, de métaphores, me touche vraiment.



sans titre - elegy for the mundane


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Votre quotidien photographique est constitué de nuits, de couleurs saturées, de lumières déclinantes et d’atmosphères laiteuses. Pourquoi ?

Je m’intéresse à l’altération de la vision. La nuit, la lumière rasante, les couleurs exacerbées… sont quelques exemples d’altérations qui permettent de tendre vers la fiction, vers l’onirique et de révéler ce qui est autre. La nuit notamment est un moment propice au relâchement. Elle représente une métaphore de ce qui ne vient jamais et accentue l’idée que l’on assiste à un crépuscule perpétuel.



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sans titre - elegy for the mundane


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Pour découvrir les autres actes d' »About decline« , vous pouvez vous rendre sur le site de Gaël Bonnefon.


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