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DECOUVERTE | La valse du soir de Max Sher

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Des dizaines de boîte soigneusement empaquetées contenant des milliers de diapositives couleur : voilà ce dont Max Sher, photographe russe, « hérite » en 2010, par le biais d’amis architectes qui rénovent un appartement communautaire à Saint-Pétersbourg. Plongeant dans ces archives, Max Sher exhume la vie d’un couple soviétique entre le début des années 1960 et le milieu des années 1980, mais aussi un pan d’histoire collective. Il en fait un livre, A Remote Barely Audible Evening Waltz.

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« Dear Leonardo, everything was much more serious, namely: I was at one of the stages of disappearing. You know, a human being cannot disappear instantly and completely; s/he first turns into something different in shape and essence, for example, into a waltz – a remote, barely audible evening waltz, that is, s/he disappears in part and only then does s/he disappear entirely. » – Sasha Sokolov, ‘A School for Fools’.

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« Cher Leonardo, tout était beaucoup plus sérieux, c’est-à-dire que j’étais à l’un des stades de la disparition. Vous savez, un être humain ne peut pas disparaître instantanément et complètement ; il/elle prend d’abord une autre forme et une autre essence, par exemple celles d’une valse – une valse du soir, lointaine et à peine audible. C’est-à-dire, il/elle disparaît en partie et ensuite seulement, il/elle disparaît entièrement. » – Sasha Sokolov, L’école des idiots.

Une narration visuelle

Parmi les effets restés dans l’appartement après le décès de ses propriétaires, des lettres et des documents ont permis à Max Sher de déterminer certains éléments de leur vie, mais « pas leur nom, leurs pensées, leurs goûts », dit-il sur le site du calvertjournal.com. « Ni ceux qu’ils ont aimés. Cela, nous ne pouvons que l’imaginer. »
Et Max Sher imagine. S’écartant de la reconstitution, il prend le parti d’une narration visuelle qui sollicite la mémoire, les souvenirs, mais aussi l’histoire d’une nation. Replacée dans le contexte de la propagande soviétique, souvent en noir et blanc, ces images en couleur d’amateurs saisissant des moments simples et heureux s’opposent aux « événements héroïques » officiels. Et là où s’affichent deux réalités, la fiction rejoint la fiction.

Un monde disparu

Avant sa rénovation, Max Sher a photographié l’appartement déserté. Dans le livre, ces images contemporaines se mêlent aux images d’archives, superposant un lieu quasi vide, où traînent encore quelques objets abandonnés qui bientôt disparaîtront à jamais, et les bribes d’une vie de couple remplie et apparemment heureuse. Entre les deux, près de 50 ans se sont écoulés, un monde a disparu et un photographe d’aujourd’hui a écrit les notes d’une délicate « valse du soir ».

Site internet : maxsher.com

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Max Sher - A Remotely Audible Evening WaltzMax Sher - A Remotely Audible Evening Waltz
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Max Sher - A Remotely Audible Evening WaltzMax Sher - A Remotely Audible Evening WaltzMax Sher - A Remotely Audible Evening WaltzMax Sher - A Remotely Audible Evening WaltzMax Sher - A Remotely Audible Evening WaltzMax Sher - A Remotely Audible Evening Waltz

Crédit photo : Max Sher

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